Le FEM/GEF : Qu’est-ce que c’est ?
Le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), ou Global Environment Facility (GEF) en anglais, est un mécanisme financier international créé en 1991 pour répondre aux grands défis environnementaux mondiaux. Sa mission principale est de financer des projets qui contribuent à la protection de la biodiversité, à la lutte contre le changement climatique, à la gestion durable des terres, à la réduction de la pollution et à la préservation des ressources en eau internationales.
Avec plus de 30 ans d’expérience et une présence active dans plus de 180 pays, le FEM est aujourd’hui reconnu comme un acteur central de la transition écologique mondiale. Son originalité réside dans sa capacité à transformer des financements globaux en actions locales concrètes, en favorisant la participation des gouvernements, des ONG, du secteur privé et des communautés locales.
La mission du FEM au Cameroun
Au Cameroun, le FEM joue un rôle pivot dans la mise en œuvre de projets environnementaux innovants et durables. À travers ses financements et ses partenariats, il :
- Mobilise les parties prenantes : en créant des synergies entre l’État, les collectivités locales, les chercheurs et les ONG.
- Renforce la gouvernance environnementale : en appuyant la coordination nationale via des comités comme le Comité National FEM.
- Soutient des projets communautaires : en finançant des initiatives locales visant la conservation des forêts, la pêche durable ou la gestion de l’eau.
- Facilite le transfert de technologies : en accompagnant l’introduction de pratiques agricoles intelligentes face au climat, de solutions énergétiques propres ou de systèmes de suivi numérique des ressources.


Comment le FEM finance les projets
Le fonctionnement du FEM repose sur un principe simple mais puissant : des ressources globales mises à la disposition des acteurs locaux selon leurs priorités nationales.
Le cycle typique d’un projet FEM comporte :
- Identification : le projet est proposé par une institution nationale (ministère, ONG, université, etc.) en réponse à un besoin local.
- Validation : il est évalué et approuvé par le point focal national et le secrétariat du FEM.
- Financement : les fonds sont débloqués via une agence partenaire (PNUE, PNUD, FAO, Banque mondiale, etc.).
- Mise en œuvre : l’organisation locale exécute le projet en impliquant les communautés.
- Suivi et évaluation : un contrôle régulier mesure l’impact environnemental et socio-économique.
Ce modèle permet au FEM d’assurer une redevabilité financière stricte, tout en gardant une approche participative.
Exemples d’initiatives financées
Au Cameroun, plusieurs projets illustrent concrètement l’action du FEM :
- Gestion durable des forêts du Bassin du Congo : appui aux communautés pour réduire la déforestation et développer des filières alternatives comme l’apiculture.
- Protection du lac Mbakaou : financement de projets pilotes de pêche durable et de réduction des pollutions agricoles.
- Énergies renouvelables rurales : installation de mini-centrales solaires et formation des jeunes à la maintenance.
- Agriculture intelligente face au climat : diffusion de pratiques agricoles résilientes pour limiter la dégradation des sols.
Ces initiatives montrent comment le FEM transforme un financement global en solutions adaptées aux réalités locales.
Enjeux et défis
Malgré son efficacité, l’action du FEM rencontre plusieurs défis au Cameroun :
- Capacité d’absorption limitée : certaines structures locales manquent d’expérience pour gérer des fonds importants.
- Durabilité des projets : la continuité après la fin du financement reste un défi majeur.
- Coordination institutionnelle : la multiplicité des acteurs nécessite un suivi rigoureux pour éviter les doublons.
- Communication et visibilité : les résultats des projets FEM sont parfois peu connus du grand public.
Perspectives et opportunités
Pour maximiser son impact, le FEM mise sur :
- Le renforcement des capacités locales (formation, accompagnement, gouvernance).
- Le développement de fonds verts communautaires pour assurer la pérennité des projets après les financements.
- La digitalisation du suivi-évaluation afin de mesurer en temps réel l’impact environnemental.
- Une plus grande implication du secteur privé, notamment dans l’agro-industrie durable et l’énergie propre.
En conclusion
Le FEM/GEF n’est pas seulement un bailleur international : il est un véritable partenaire de transformation locale. En reliant les engagements globaux aux réalités nationales et communautaires, il contribue à bâtir une gouvernance environnementale plus résiliente, participative et durable au Cameroun.