Ce projet vise à lutter contre la dégradation des terres et les changements climatiques dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun. Son objectif principal est de faire progresser le mécanisme de Neutralité en Matière de Dégradation des Terres (NDT) au niveau des communes, en conformité avec la stratégie nationale. Il s’agit d’un projet clé pour aider le Cameroun à atteindre ses engagements nationaux et internationaux, notamment l’initiative AFR100 et le Bonn Challenge, qui visent la restauration de plus de 12 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030.
• Titre officiel : Promouvoir la neutralité en matière de dégradation des terres (NDT) et l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre dans les paysages de production de la zone agroécologique soudano-sahélienne du Cameroun.
• Budget : 2 millions USD du FEM, avec un cofinancement de plus de 20 millions USD.
• Durée : 5 ans (Octobre 2022 – Septembre 2027)
Zones d’Intervention et Domaines Thématiques
Le projet se concentre sur six communes réparties dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord :
• Région du Nord : Garoua 3, Pitoa, Lagdo.
• Région de l’Extrême-Nord : Gazawa, Kaélé.
Il adresse principalement deux domaines thématiques du FEM :
• Dégradation des terres : En se focalisant sur la restauration, la réhabilitation et l’amélioration des techniques de gestion des sols et de l’eau.
• Changements Climatiques : En visant à améliorer la productivité des terres et à augmenter les stocks de carbone.
Objectifs et Cibles Clés
Le projet a des objectifs ambitieux pour transformer durablement les paysages de production :
• Restauration : Mettre 5 000 hectares de terres dégradées en restauration.
• Gestion Durable : Placer 10 000 hectares de paysages sous Gestion Durable des Terres (GDT).
• Atténuation Climatique : Atténuer au moins 557 270 tonnes d’équivalent CO2.
• Bénéficiaires : Former un grand nombre de petits exploitants agricoles (avec au moins 50% de femmes) et soutenir des femmes et des jeunes dans des activités génératrices de revenus


Résultats Clés Atteints
À ce jour, le projet a déjà accompli des progrès significatifs :
• Renforcement des capacités : Plus de 161 membres de coopératives de riz et d’oignon ont été formés à l’approche “Analyse et Développement des Marchés” (ADM).
• Développement d’outils : Des modules de formation en GDT pour les Champs Écoles Paysans (CEP) ont été préparés et un guide sur la NDT a été élaboré et publié.
• Recherche et sélection : Plus de 17 plantes fertilisantes adaptées à la culture du riz et de l’oignon ont été identifiées dans les communes cibles.
Partenariats et Mise en Œuvre
Le succès du projet repose sur une collaboration solide entre plusieurs acteurs :
• Le MINEPDED assure le leadership stratégique et héberge l’Unité de Gestion du Projet.
• La FAO est l’agence d’exécution du FEM, responsable de la supervision.
• L’UICN dirige la mise en œuvre de la composante 1, axée sur l’environnement favorable à la NDT.
• Les communes jouent un rôle central en mobilisant les communautés locales, les agro-pasteurs et les chefs traditionnels.
• De nombreuses autres institutions (MINADER, MINFOF, ONACC, etc.) et des ONG locales (ABIOGeT, CELDIE) sont impliquées pour garantir une approche intégrée
Le projet NDT se positionne comme une initiative fondamentale pour l’avenir de la zone soudano-sahélienne du Cameroun. En s’attaquant de front à la dégradation des terres, il ne se contente pas de restaurer les sols, mais contribue directement à la sécurité alimentaire, à la résilience climatique et à la mise en œuvre des engagements nationaux et internationaux du pays, comme la SND30 et l’initiative AFR100.
Le succès du projet repose sur son approche pragmatique et inclusive, qui part des besoins réels des communautés pour construire des solutions durables. La formation de plus de 160 membres de coopératives aux techniques de marché et le développement de modules de formation pour les Champs Écoles Paysans sont des exemples concrets de renforcement des capacités locales. Cette démarche garantit que les actions de restauration et de gestion durable des terres seront portées par les acteurs locaux bien au-delà de la durée du projet.
Toutefois, les défis tels que les retards administratifs et la nécessité de renforcer davantage les compétences techniques des ONG locales soulignent l’importance d’une coordination fluide et d’un appui constant.
En perspective, le projet NDT n’est pas une fin en soi mais une étape cruciale vers la transformation des paysages de production du Nord. La recommandation de consolider les acquis et de mettre à l’échelle les activités phares dans une future phase du FEM témoigne de la pertinence et du potentiel de cette initiative. C’est en investissant dans la santé des terres que nous investissons dans un avenir plus prospère et plus stable pour les populations du Grand-Nord.